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lundi 11 avril 2011

Les troubles d’apprentissages et les aides technologiques

Suite à la lecture du cahier sur les troubles d’apprentissages et des aides technologiques, je ne peux qu’être heureux de constater que notre société se creuse vraiment la tête pour aider les élèves avec des troubles d’apprentissage.
Comme certains d’entre vous le savent, j’ai débuté dans le milieu enseignant comme suppléant dans une classe de parcours adapté. La dyslexie était présente chez quasiment chacun de mes élèves. Le jeune homme que je suis à mis les pieds dans cette classe sans même savoir ce que pouvait être ce concept. C’est cependant en regardant les plans d’intervention que je me suis questionné. J’ai trouvé réponse à mes premières questions non pas en lisant dans les livres mais en demandant directement aux élèves. Ce sont eux qui m’ont expliqué que dyslexie n’étais pas seulement qu’une belle définition propre, c’était aussi le fait que les lettres vibrent et que les lettres apparaissent dans le désordre quand ils lisent. C’est alors une porte qui s’est ouverte et je suis entré dans le monde des troubles d’apprentissages. Ce qui m’a frappé en premier, c’est que les gens trouvaient ma réaction à ma découverte bizarre. Chez mes collègues enseignants, il était commun d’avoir pitié des jeunes avec des troubles. Pour ma part, j’abordais leur difficulté avec une fascination positive. Je me souviendrai toujours de cette étudiante classée comme dysphasique : elle avait composé un texte où elle mélangeait des concepts. Elle racontait qu’elle entrait dans une pièce qui était divan grands-parents jaune vieux. N’étant pas sur de la compréhension que j’en avais fait, je l’ai questionné sur ces concepts et elle m’a expliqué que la pièce avait un air ressemblant au divan chez ses grands-parents, un divan vieux, défoncé, situé dans une pièce à la tapisserie jaunie par le temps et la cigarette. Lorsque j’ai corrigé sa copie, j’ai inscrit une note disant que son sens de l’image était très bien développé et que j’avais beaucoup aimé son texte. L’étudiante a d’abords cru que je me moquais d’elle et il a fallu que je lui confirme ma pensée. Son trouble m’apparaissait non pas comme négatif mais bien comme fascinant. Que les mots et les concepts puissent s’unir comme ça dans son cerveau m’impressionnait! Il s’agissait, à mes yeux, d’une faculté poétique inouïe. Je ne suis pas sûr encore à ce jour si elle a bien compris ce que je lui ai dit. Je lui ai cependant expliqué un point que je trouve toujours aujourd’hui essentiel : un trouble d’apprentissage apportera son lot de difficultés, mais il ne diminue en rien la valeur de la personne. Je me suis ensuite rendu compte que la plupart des élèves dans ma classe vivaient avec le même problème : ils croyaient qu’ils ne valaient pas grand-chose en se comparant aux autres. Malheureusement, plusieurs intervenants dans leur vie renforçaient ce concept. Que ce soit lors d’une recherche de stage où l’intervenant de l’école les présentait comme des jeunes avec des troubles, que ce soit par les méthodes d’enseignement répétitives, sans changement, qui leur faisait croire qu’ils perdaient leur temps, que ce soit par la ghettoïsation de cette clientèle, attitrée à une aile de l’école où ils en sortaient que rarement. Quand je me suis rendu compte de ce qu’ils devaient assumer, une tristesse s’est emparée de moi. Je me souviendrai toujours que je parlais à ma mère de ma constatation et que les larmes me sont venues aux yeux. Au moment où j’éclatais en sanglots, ma mère, aussi enseignante avec cette clientèle, m’a tout de suite arrêté en disant : « Pierre, arrête de brailler maintenant! Ces jeunes là veulent rien savoir de tes larmes. Tout le monde leur donne juste ça de la pitié. Ils en ont pas besoin. Ce qu’ils veulent vraiment, c’est que tu te bottes le cul et que tu les aides à trouver une solution! » Depuis ce jour, je considère les jeunes avec des troubles d’apprentissage un réel défi. Ils me motivent et portent en eux une valeur inestimable : celle de me permettre de me dépasser!

Bon! Assez de sentimentalité et permettez-moi de faire ici des critiques au sujet de l’utilisation des aides technologiques pour les élèves avec troubles d’apprentissages. La première concerne la formation des enseignants. Comme mentionné dans le cahier, les enseignants n’ont souvent aucune ou peu de formation sur les aides technologiques. Comment alors peuvent-ils accompagner l’élève qui les utilise? Je comprends que tous les enseignants ne peuvent pas tous suivre de longues formations, mais je crois raisonnable que tous les enseignants de français aient l’obligation de les suivre. Ne sommes-nous pas les premiers intervenants lorsqu’un élève écrit en français? Connaître les outils nous permettraient d’aider afin d’assurer un rayonnement généralisé sur l’ensemble des matières scolaires. Ma deuxième critique concerne un facteur contesté par tous : le temps. Est-il logique de penser qu’un enseignant peut prendre disons cinq minutes par cours afin de travailler seul à seul avec un élève et son ordinateur. Pensez-y bien, un cours dure environ 75 minutes. C’est selon moi impossible à faire à chaque période. J’ai vécu des situations où un enseignant m’a clairement répondu : « Si l’élève n’utilise pas bien ses outils, c’est de ses affaires. Moi je n’ai pas le temps de l’aider. » Je me demande pourquoi, au lieu de faire de la surveillance de corridor, un enseignant de français ne pourrait pas mettre à sa tâche un temps spécifique pour travailler avec les élèves qui ont des aides pédagogiques. Il serait facile de personnaliser l’enseignement et de voir à améliorer son utilisation de ces aides dans différentes matières. Ma dernière critique concerne le manque de ressources. Il est évident qu’il est impensable d’imaginer obtenir un local de classe avec plusieurs ordinateurs. Les laboratoires informatiques ont été créés à cet effet. Mais si le matériel est incapable de procurer une utilisation optimale des aides, à quoi servent-ils? Pour avoir tenté de faire une recherche avec un groupe dans un de ces laboratoires informatiques, je sais clairement qu’il s’agit d’une tâche colossale. Quand ouvrir un ordinateur prend plus de 5 minutes, il est impossible de penser à faire une tâche complexe. Par chance, certains ont leurs propres ordinateurs! Donc, vive les aides informatisés, mais en tant qu’enseignants, nous devons assumer notre rôle d’accompagnateur techologique!

Ah oui! Je devais répondre à trois questions pour ce compte rendu de lecture :

  •  Qu’est-ce qu’un trouble d’apprentissage?

C’est une condition physiologique et psychologique qui influe de façon permanente la façon d’apprendre.

  • Quelles sont les fonctions utiles des aides technologiques?

Aide à la rédaction : Certaines d’entre elles permettre un repos de la peur de l’erreur afin de facilité la production d’un écrit. Aide à la correction : D’autres proposent un apprentissage de la bonne graphie d’un mot afin d’assurer une mémorisation de ce mot avec une graphie exacte. Aide à la lecture : D’autres facilitent la lecture d’un texte afin de maximiser l’apprentissage au lieu de la compétence à lire.

  • Comment choisir la bonne aide technologique?

En identifiant premièrement le besoin à travailler. Il est nécessaire d’avoir recours à un expert qui pourra diagnostiquer un trouble que peut avoir l’élève. Par la suite, on peut aller vers une aide technologique appropriée. 

1 commentaire:

  1. Je débute avec ta citation "un trouble d’apprentissage apportera son lot de difficultés, mais il ne diminue en rien la valeur de la personne". On entend toujours cette phrase dans les formations sur la dyslexie et je la crois vraie pour la plupart des élèves.

    Ton opinion sur le sujet des "troubles d'apprentissage" s'appuie sur une expérience "terrain" intéressante. Tu sembles te fier beaucoup à la pratique et c'est très bien.

    Par contre, j'espère que tu suivras le développement de la recherche et de la technologie pour aider les élèves avec toutes sortes de difficultés.

    Tu as la capacité d'apprendre rapidement et ton jugement critique est "aiguisé".

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